10 solutions pour financer le rachat d’un fonds de commerce

Financement de fonds de commerce

Entrepreneur, vous souhaitez acquérir tous les éléments corporels et incorporels qui vous permettront de réaliser une activité commerciale ? En tant que repreneur, vous rachetez donc la marque, l’enseigne, le nom commercial, les brevets, les aménagements, le matériel… soit tout ce qui constitue le fonds de commerce. Pour financer ce projet, vous devez comme une majorité de chefs d’entreprises solliciter un crédit professionnel.

Vous avez déjà réalisé une étude de marché et un business plan solides. Vous êtes alors prêt à partir à la recherche des fonds nécessaires, mais vous vous demandez quelles sont les étapes, les exigences des organismes financiers et si vous connaissez suffisamment tous les produits de financement de projets professionnels.

Pour répondre à vos questions, nous vous présentons 10 solutions pour rassembler les fonds nécessaires au rachat d’un fonds de commerce réparties en trois étapes principales : constituer un apport personnel soi-même, solliciter éventuellement des investisseurs (proches, particuliers ou professionnels) pour compléter cet apport et faire une demande de crédit professionnel.

Premier conseil. Vu la complexité de certains financements et le faible encadrement légal des prêts professionnels, comparés aux crédits aux particuliers, il est important de bien se renseigner, comparer et surtout prendre conseil auprès de professionnels, afin de bénéficier d’un accompagnement à chaque étape.

Etape 1. Vous allez commencer par réunir des fonds propres pour constituer un apport personnel.

L’apport personnel

Pour un organisme de financement octroyer un crédit représente toujours une part de risque. C’est la raison pour laquelle les banques ne financent pas 100 % des besoins pour la création ou la reprise d’une entreprise, comme dans le cas du rachat d’un fonds de commerce.

Un apport représentant 20 à 35 % du prix de vente de l’entreprise est ainsi communément attendu.

Investir vous-même dans votre entreprise est donc une preuve de confiance et surtout de motivation qui tend à rassurer les investisseurs. Les CCI de France déconseillent en revanche de mettre tout son patrimoine personnel dans le rachat d’une entreprise.

Pour rappel. Le stock n’est pas finançable auprès d’une banque, ce qui rend d’autant plus importante la constitution d’un apport personnel préalable à toute demande de financement.

Découvrez aussi :  Comment choisir la meilleure option de financement pour votre start-up ?

Le prêt personnel

Pour investir dans votre propre entreprise, si vous n’avez pas suffisamment de patrimoine, une solution peut consister dans une demande de prêt personnel. Ce type de crédit à la consommation permet une utilisation libre des fonds (contrairement au crédit affecté ou au prêt immobilier). Il faut toutefois prendre garde à ne pas trop augmenter votre taux d’endettement personnel.

Les aides publiques

De nombreuses aides publiques peuvent vous permettre d’augmenter votre apport personnel ou de bénéficier d’un réseau d’entrepreneurs pour profiter de conseils de personnes averties.

Au niveau national ou local, à destination des bénéficiaires de l’ARE ou encore d’étudiants-entrepreneurs, et pour de nombreux secteurs différents, ces aides sont particulièrement vairées.

Etape 2. Si cela ne suffit pas à réunir 20 à 35 % de la somme nécessaire, il est possible de chercher des investisseurs : des proches, des particuliers ou des professionnels.

La « love Money »

Ce terme anglosaxon est utilisé pour désigner l’investissement dans une entreprise par les proches de l’entrepreneur. La famille ou les amis peuvent être intéressés sur le plan financier par votre projet. En apportant un soutien, ils peuvent bénéficier de parts dans votre entreprise, ou vous octroyer un prêt avec ou sans intérêts, voire faire une donation.

Les financements participatifs : le crowdlending

Formule la plus connue des financements participatifs, le crowdfunding est généralement la préférée des artistes. Des particuliers font un don, afin de financer un projet avec une contrepartie, sous la forme d’un cadeau dont la valeur dépend du montant versé. Moins adaptée aux financements de projets d’entreprises, cette option n’est pourtant pas à écarter pour se constituer un apport personnel. Tout dépendra néanmoins de votre capacité à rendre votre projet inspirant avant tout, vu que dans ce cas-ci aucun enrichissement ne peut être envisagé par l’investisseur.

Crowdlending

Le crowdlending semble la formule la plus adéquate pour financer le rachat d’un fonds de commerce. Nombre de commerçants, coiffeurs, boulangers ou restaurateurs y ont recours chaque année.

Le crowdlending consiste en un prêt participatif accessible à tous les entrepreneurs via des plateformes spécialisées. Une personne physique ou une entreprise va prêter à un entrepreneur la somme qu’il souhaite en vue de financer son projet.

Découvrez aussi :  Comment optimiser le coût du leasing d’une imprimante professionnelle ?

Comme il s’agit d’un prêt, le montant dû sera rendu avec des intérêts définis selon les conditions négociées dans un contrat.

Au niveau du processus :

  • Vous choisissez une plateforme (Pretup, credit.fr, WeSharebonds…) et déposez un dossier présentant le projet et la demande.
  • La plateforme va s’assurer de la fiabilité de votre entreprise et de sa capacité à s’acquitter du remboursement du prêt une fois celui-ci octroyé.
  • La collecte de fonds est ensuite mise en ligne.
    A vous également de communiquer auprès de votre réseau, notamment via les réseaux sociaux, sur cette campagne afin d’en augmenter la visibilité.
  • Celle-ci dure généralement un mois.
  • Si le montant visé est atteint dans les temps, la campagne est clôturée, les fonds débloqués et les modalités de remboursement mises en place (prêt amortissable ou in fine).

Les conditions les plus répandues :

  • L’entreprise doit être française et établie en France.
  • Une ancienneté d’au moins deux ans de l’entreprise (voire 4) est attentue.
  • Une remise de comptes certifiés par un expert-comptable, ainsi que des 2 (à 4) derniers exercices, est exigée.

Les sommes sollicitées sur ce type de plateformes varient de 20 000 € à plusieurs millions d’euros, avec des durées de prêts allant de 12 à 84 mois.

A noter. Les plateformes doivent être immatriculées à l’ORIAS en tant qu’intermédiaires ou conseillers en financements participatifs.

Le prêt d’honneur

Des réseaux d’accompagnement, comme l’ADIE, Initiative France ou Réseau Entreprendre, peuvent vous octroyer un prêt d’honneur, allant généralement de 8 000 € à 20 000 €.

L’obtention de celui-ci peut avoir un effet positif sur vos demandes de crédits professionnels auprès d’un organisme bancaire.

Les investisseurs

Qu’il s’agisse de business angels ou d’un fonds d’investissement, des professionnels cherchent à investir dans des projets d’entreprises avec une contrepartie sous forme de parts sociales ou d’actions. Il est donc possible de mettre en place une levée de fonds auprès de ceux-ci.

Etape 3. Pour la partie la plus conséquente de la somme, il faut alors solliciter un crédit professionnel adapté.

Le prêt bancaire professionnel

En fonction de votre projet, de vos besoins, de votre entreprise, une banque peut vous octroyer un crédit pour une durée de 2 à 7 ans. Comme indiqué plus haut, celle-ci finance jusqu’à 80 % du besoin pour votre rachat d’un fonds de commerce.

Découvrez aussi :  Faire appel au capital risque

Des prêts à long terme (7 à 15 ans) peuvent également être sollicités pour financer principalement de l’immobilier d’entreprise.

Tout dépendra de la nature des investissements, ainsi que de la capacité de remboursement de votre entreprise.

BPI France à la rescousse

La banque publique d’investissement (BPI France) propose un contrat de développement transmission pour les reprises de PME. Ce prêt, d’un montant de 40 000 € à 650 000 €, sans garantie ni caution personnelle, doit être associé à un prêt bancaire. Il pourra représenter au maximum 40 % des prêts mis en place.

BPI France peut alors également garantir votre prêt bancaire à hauteur de 50 %.

Notre recommandation : faites-vous accompagner

Face aux démarches à accomplir (le dossier à préparer, négocier avec les banques ou trouver des investisseurs), certains entrepreneurs peuvent se sentir en difficulté.

Les organismes de courtage en prêt professionnel peuvent procurer un véritable accompagnement pour toutes les démarches de la recherche, à la constitution du dossier et jusqu’au déblocage des fonds.

Pour l’obtention d’un crédit bancaire, cet accompagnement peut être d’autant plus pertinent que les taux de prêts professionnels dépendent complètement de critères internes à chaque banque. Contrairement aux crédits aux particuliers, il n’existe pas de taux légaux. La négociation s’avère donc d’autant plus importante.

Pour trouver le financement adéquat, en fonction de votre apport, des capacités de remboursement de votre entreprise, de son secteur d’activité, ainsi que de votre projet et des besoins liés, il est donc recommandé de recourir aux services de professionnels.